"INFOGRAPHIE - Pour la première fois, les Français passent devant les Asiatiques pour s’offrir des biens haut de gamme dans la capitale britannique.
Il faut croire que la perspective d’un Brexit même sans accord n’effraie pas les Français fortunés. Selon une étude du réseau immobilier britannique Knight Frank, nos compatriotes sont devenus, pour la première fois en 2020, les principaux acheteurs étrangers d’immobilier haut de gamme dans le centre de Londres. Une performance loin d’être anodine sachant que sur les 9 premiers mois de l’année, ils pèsent 11% des transactions étrangères dans le «Prime Central London». L’an dernier à la même époque, ils ne représentaient que 2% des achats loin derrière les 15% de la Chine. Globalement, la France a rarement dépassé les 4%. » LIRE AUSSI - Immobilier: le Royaume-Uni face à la pire chute des prix depuis 11 ans Que s’est-il donc passé? Il faut d’abord reconnaître, comme le fait l’étude de Knight Frank, que le nombre de transactions a beaucoup chuté (-30%) et que les acheteurs étrangers sont globalement bien moins nombreux que par le passé sur le marché londonien. En 2020, les étrangers n’ont représenté que 41% des achats contre 53% en 2019. À titre de comparaison, rappelons que la proportion d’acheteurs étrangers à Paris dépasse rarement les 7%. Ce recul des étrangers a naturellement surtout touché ceux qui viennent de loin avec des vols longue distance. Cela laisse donc sensiblement plus de place aux voisins européens qui ont leurs habitudes à Londres: principalement les Français et les Italiens et dans une moindre mesure les Suisses. Une baisse réelle des prix de 30% «Malgré le bruit de fond causé par le Brexit, il y a toujours des investissements avisés qui ciblent Londres, souligne Tom Bill, responsable de la recherche sur le marché résidentiel britannique chez Knight Frank. Le mélange d’une livre faible, d’un relèvement imminent de la fiscalité immobilière et la moindre concurrence d’acheteurs qui doivent prendre un vol long-courrier a créé de nouvelles opportunités d’achats.» Les investisseurs restent alléchés, semble-t-il par une belle décote. «Entre la période d’avant référendum européen et le milieu de la semaine dernière, les acheteurs en euros ont bénéficié d’une réduction réelle des prix (baisse des prix de marché et dévaluation) de 30% dans le Prime central London», poursuit Tom Bill. Et côté fiscal, il peut aussi y avoir un peu d’agitation pour échapper à la hausse du timbre douanier («Duty stamp») qui doit grimper de 2% à compter d’avril prochain. Une mesure qui représente un surplus de 35.000 livres (38.500 euros) pour un achat d’un million de livres et sa progression est exponentielle. Selon les données de Knight Frank, l’achat médian d’un Français dans le cœur de Londres s’élève à 2,34 millions de livres cette année (2,6 millions d’euros). Un montant qui avait atteint un sommet de 2,58 millions de livres en 2016 (2,84 millions d’euros) et un creux de 1,9 million (2,1 millions d’euros) en 2018. Quant au trio des quartiers préférés de ces acheteurs tricolores, on trouve en tête, cette année, Chelsea devant Kensington et Knightsbridge alors que globalement entre 2015 et aujourd’hui, Islington avait les faveurs des Français devant Kensington et Chelsea."
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